C’est la découverte prometteuse de deux jeunes Québécois, Alexandre Allard (19 ans) et Danny Luong (20 ans), victorieux du 14ème Grand Prix du Stckholm Junio Water Prize 2010, une compétition internationale qui accueille les meilleurs projets réalisés par des jeunes de 15 à 20 ans au sujet de l’eau.
« On a réussi à isoler 3 souches de micro-organismes mutés bien spécifiques (Streptomyces griseus, Pseudomonas putida et Pseudomonas fluorescens), capables de dégrader le polystyrène. Les deux premiers types de bactéries sécrètent des biosurfactants, qui fragilisent les molécules de polystyrène, et la troisième produit des enzymes qui dégradent la matière en de petits morceaux (…).
L’importance de cela est que le polystyrène (contenu dans les tasses de café et les sacs d’emballage par exemple) n’est pas recyclé au Québec ni au Canada car cela coûte beaucoup trop cher. C’est donc vraiment important de trouver une méthode simple, biologique et efficace afin de recycler ce type de polymère qui s’accumule en excès dans les océans et aussi dans nos dépotoirs (…).
Nos bactéries sont capables, dans le fond, de manger le polystyrène, on parle de 70 % de dégradation en 2 semaines, ce qui est assez considérable étant donné qu’un morceau de polystyrène dans un dépotoir prend une centaine d’années avant de se biodégrader. Mais avant d’amener notre projet à une étape supérieure, il faut qu’on fasse des tests à grande échelle pour voir si c’est viable et économiquement rentable pour l’industrie » , résume Danny Luong.
«Si elle se concrétise à grande échelle, cette méthode serait beaucoup moins polluante et coûteuse que ce qui se fait notamment aux Etats-Unis où l’on utilise des solvants assez chimiques», ajoute Alexandre Allard.
Les jurés, grandement impressionnés, ont estimé que la méthode proposée par Danny et Alexandre, en plus « d’être efficace, peu dispendieuse et applicable assez rapidement, pourrait contribuer à réduire grandement la quantité de plastiques qui finissent dans l’eau et dans les mers».
En effet, le monde produit 7 millions de tonnes métriques de styromousse ou polystyrène. Et seulement 1% est recyclé et le reste s’accumule dans les dépotoirs et les mers…
Des recherches que l’on souhaite donc voir aboutir très vite !