Le chauffage par géothermie en Ile-de-France
En région Ile-de-France, de l’eau chaude ruissèle à plusieurs centaines de kilomètres de profondeur. L’exploitation des réservoirs souterrains à des fins de chauffage pour la population urbaine parisienne en surface porte le nom de géothermie profonde et date des années 1970.
« La quantité d’eau chaude souterraine en région parisienne serait bien supérieure à celle que l’on pense« , vient de révéler, à 20 minutes, Gwenaël Guyonvarch, directeur régional de l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie.
Situation de l’exploitation actuelle de la géothermie en France
A l’occasion de la seconde édition des assises de la géothermie en Ile-de-France, l’Ademe a en effet décidé de dévoiler en présence du ministre de l’Énergie Eric Besson, l’état des ressources de la région qui concentre déjà à elle seule près de 80% de l’énergie géothermique de la France.
« Une étude sur la géologie francilienne est en cours, et sera présentée en juillet. Mais on peut d’ores et déjà affirmer que les couches géologiques intermédiaires de l’Albien, à 600 mètres de profondeur, et du Néocomien, à 900 mètres, recèlent de grandes quantités d’eau d’une température comprise entre 28°C et 35°C sur l’ensemble du territoire francilien » a révélé au quotidien Gwenaël Guyonvarch.
Mais voilà, un constat est actuellement à faire, seulement 1% des bâtiments franciliens sont chauffés par géothermie alors que cette source d’énergie renouvelable est des plus intéressante d’un point de vue écologique mais économique surtout « A l’heure où les prix des énergies fossiles et de l’électricité augmentent, (…) la géothermie représente une véritable opportunité pour tous les Franciliens« , a souligné Bernard Doroszczuk, directeur régional de l’environnement et de l’énergie d’Ile-de-France.
Plan de relance de la géothermie
Selon les estimations de l’Ademe, l’Ile-de-France pourrait multiplier par dix la production d’énergie géothermique de ces prochaines années. « Le schéma régional « climat-air-énergie », rendu obligatoire par le grenelle de l’Environnement, oblige les régions à multiplier par quatre leur production géothermique d’ici à 2020. Non seulement nous devons largement atteindre cet objectif, mais nous pouvons allègrement le dépasser » a annoncé le directeur de l’Ademe.
Et on peut avoir bon espoir au regard des projets géothermiques qui sont en train de se multiplier dans le bassin parisien: plus de 70 projets soutenus au cours de l’année 2010, contre une vingtaine seulement en 2009, selon les chiffres de l’Ademe.
« 12 millions d’euros ont été investis dans des opérations en géothermie en Ile-de-France en 2010, et la même somme devrait être dépensée en 2011« , a indiqué M. Guyonvarch. Ce budget provient du « fonds chaleur« , une enveloppe d’un milliard d’euros confiée à l’Ademe en 2009 par le Grenelle de l’Environnement pour développer sur trois ans (2009-2011) la production de chaleur à partir des énergies renouvelables.
D’ici 2020, en Ile-de-France, c’est plus de 500 000 logements qui seront chauffés grâce à la géothermie. C’est de bonne augure pour cette chaleur géothermique qui reste nettement moins chère que la chaleur fossile et surtout moins polluante, puisqu’elle n’émet aucun gaz à effet de serre.