Les toits verts : un concept qui fleurit à grande échelle

Le toit vert (toit végétal, ou encore toiture végétalisée) est un concept de toiture utilisant de la terre et des végétaux en remplacement de l’ardoise, la tuile…

Dans de nombreuses villes, le concept fait parler de lui car au lieu de maintenir des déserts de goudron et de gravier sur les toits, des champs, des potagers et des jardins pourraient se développer et fournir de grands bénéfices. Au-delà des avantages de climatisation naturelle, de gestion des eaux de pluie et de prolongation de la vie du toit, les toitures végétales sont simplement belles.

Diversité historique des toitures vertes

Il y a plusieurs types de toits verts et leurs usages varient du résidentiel à l’institutionnel (toitures végétales, toits jardins, toits écologiques). Le concept le mieux connu, celui des terrasses ou patios garnis de bacs à fleurs, est appelé jardins suspendus.

Historiquement, la construction de toitures végétales se fait de manière traditionnelle dans plusieurs pays scandinaves et européens. Le mélange de terre et de végétaux enracinés sur les toits permettait de réaliser des toitures bien isolées phoniquement, étanches à l’air et à l’eau, résistantes au vent et au feu et permettant le rafraîchissement des volumes intérieurs en été. Le tout se faisant avec des matériaux facilement disponibles.

Toiture végétale en Afrique pour lutter contre la chaleur

Toiture végétale à la montagne pour lutter contre le froid et l'humidité

Dans l’architecture du XXème siècle, la terrasse-jardin est progressivement devenue une des solutions permettant de conserver à la ville une relation avec la nature. En France, le concept commence à se faire de plus en plus connaitre. La ville de Paris impose un pourcentage de verdure sur les nouvelles grandes constructions.

Toiture végétale sur un gymnase à Paris

Avantages

  • Environnementaux : En absorbant la chaleur, les toits verts réduisent la charge des appareils de refroidissement des bâtiments, en plus de filtrer l’air ambiant, éliminant les particules en suspension dans l’air et le le dioxyde de carbone. Pendant les épisodes de fortes pluies, les villes ont souvent du mal à évacuer l’eau. Une superficie suffisante de jardins suspendus accroîtrait considérablement l’absorption de l’eau de pluie, ce qui soulagerait le réseau d’égouts. De plus, à l’échelle d’une ville, ces toits végétaux peuvent réduire l’effet d’îlot thermique, réduisant considérablement la température de la ville en été.
  • Économiques : Une simple diminution de 1°C de la température de surface supprime 5 % de la demande en électricité pour la climatisation et la réfrigération. Selon l’expérience européenne, les toits verts durent deux fois plus longtemps que les toits ordinaires. Ils peuvent également servir à des fins agricoles. Ainsi, l’hôtel Fairmount Waterfront (Toronto, Canada) cultive des herbes, des fleurs et des légumes sur son toit jardin et économise ainsi environ 30 000$ CAN par an en achats de denrées.
  • Sociaux : Les toits verts offrent une bonne isolation acoustique ainsi qu’une oasis de verdure. La technologie offre aussi des possibilités d’agriculture en milieu urbain que l’on pourrait exploiter pour aider à nourrir les familles plus démunies.

projet-waldspirale-Hundertwasser

Contraintes

La principale contrainte de l’ajout d’un substrat de culture et de végétaux sur un toit est le poids. En effet, une terrasse entièrement recouverte de plusieurs centimètres de terre doit présenter une structure suffisamment forte du toit pour résister au poids sec mais aussi au substrat détrempé. Chaque installation s’accompagne obligatoirement d’une membrane d’étanchéité ainsi que d’une couche de drainage et de filtration. Seuls les toits parfaitement plats ou présentant une pente d’un maximum de 35° peuvent être végétalisés.

Les deux grands types de végétalisation de toiture : extensif et intensif

Le type extensif

Particulièrement adaptés aux bâtiments de grandes superficies, toits inclinés ou habitations déjà existantes, pour leur faible épaisseur de substrat (3 à 15 cm environ), leur poids de surcharge compris entre 30 et 100 kg/m² (à capacité maximale en eau), leur entretien restreint (arrosage uniquement en cas de sécheresse prolongée) et leur végétation colonisatrice et très résistante (mousses et sédums, graminées, plantes grasses). La hauteur de ces végétaux ne dépasse pas 25 cm maximum et le mixage de plusieurs variétés leur donne un aspect multicolore variant au gré des saisons. Seul inconvénient, ce type de toiture n’est pas praticable (ne peut être ni cultivé ni piétiné).

Le type intensif

Le type « intensif » ou « semi-intensif » (appelé aussi jardin suspendu). Préconisé pour les petites et moyennes surfaces. L’épaisseur du substrat est plus importante (15 à 30 cm environ) pour un poids de surcharge compris entre 120 et 350 kg/m² (à capacité maximale en eau). Permettant d’accueillir une végétation à fort développement racinaire et aérien de type horticole tel que graminées, gazons, plantes vivaces ou arbustes. Un entretien modéré et un arrosage régulier sont nécessaires. Comparable aux jardins ordinaires, il est possible de semer ou de cultiver toute sorte de végétaux. Du fait de sa charge importante, la construction doit être adaptée. Il est préférable de s’adresser à des professionnels pour vérifier la capacité des structures du bâtiment avant toute intervention.

 

Techniques contemporaines

Un toit vert ou végétal se compose essentiellement de quatre composantes. En partant du support de toit, on trouve :

  • une membrane d’étanchéité : bitume, caoutchouc, polyoléfine / TPO / FPO (cartouche éthylène propylène + polypropylène) ou PVC.
  • une couche de drainage et de filtration : granulats d’argile expansée, cailloux, graviers, plaques de polystyrène alvéolées et nervurées.
  • un substrat de croissance : mousse de sphaigne, terreau, terre noire, compost.
  • une couche végétale : Privilégier des plantes vivaces et indigènes très résistantes aux températures extrêmes et qui s’implanteront rapidement pour couvrir les surfaces de sol afin de réduire son assèchement par le soleil et le vent. Les couvre-sols ont aussi l’avantage de laisser peu de place aux mauvaises herbes et de réduire l’entretien. Les sédums sont des plantes répondant assez bien à ces exigences.

 

Prix

Différents constructeurs existent et proposent une gamme de produits et donc de prix très variée. On peut donner pour une toiture végétalisée à végétation extensive un prix moyen de 60€/m² comprenant le semis, le substrat, la couche drainante et l’étanchéité.

Réglementation

  • les règles professionnelles pour la conception et la réalisation des terrasses et toitures végétalisées, CSFE édition décembre 2002,
  • le CCP du fabricant du complexe d’isolation-étanchéité et du complexe de végétalisation,
  • les règles relatives à la sécurité des personnes : manuel CSFE (prévention des risques professionnels sur les chantiers, édition février 2002), règles du DTU 43.1 ou 43.3 selon l’élément porteur,
  • les normes DTU de la série 43,
  • le cahier du CSTB n° 2192 «conditions générales d’emploi des dalles de toiture en béton cellulaire armé» (avril 1983).
Publicité

3 réponses à “Les toits verts : un concept qui fleurit à grande échelle

  1. Pingback: How to build a insulated shelter? | How To, Human Knowledge

  2. Pingback: Tendance nature végétal potager by potaginfo - Pearltrees

  3. les Canadiens ont un peu d’avance sur le sujet des toitures végétales, en France malheureusement l’idée est beaucoup polluée par des inventeurs de tout genre qui proposent des produits concepts souvent inutiles ou inefficaces, la seule entreprise qui qui prône la végétalisation traditionnelle est l’entreprise biosedum qui vend en direct et sur le web aux pros et particuliers auto constructeurs, ce produit est pérenne et ne se compose d’aucune fioriture .

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s