42.000 platanes du canal du Midi vont être coupés à cause d’une maladie

© MAXPPP

Atteints de la maladie du chancre coloré causé par un champignon dévastateur, les platanes centenaires du canal du Midi vont devoir être abattus.

42.000 platanes destinés à disparaître

Depuis la découverte des premiers foyers à Villedubert, au printemps 2006, on estime à 42.000 le nombre de platanes destinés à disparaître d’ici dix à quinze ans. C’est une véritable catastrophe pour le canal du Midi, ouvrage inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996. 

N’ayant pas encore trouvé d’action efficace pour sauver les sujets sains, l’éradication de tout arbre suspect et ses voisins sur 50 mètres de chaque côté est la seule solution. En remplacement des 1000 arbres déjà abattus et déracinés, 160 arbres sains, hybrides et insensibles au parasite, vont être plantés, ce jeudi 24 novembre à Trèbes, en présence de la ministre de l’environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet.

Un champignon arrivé d’Amérique

Ce champignon, appelé scientifiquement Ceratocystis platani, a débarqué en Provence en 1945 via les caisses de munitions de l’armée américaine. Il a depuis contaminé de nombreuses régions et plus particulièrement les centaines d’arbres situés le long du canal du Midi.

L’importance actuelle de l’infection est due aux nombreuses années d’installation du parasite le long d’un milieu aquatique très favorable à la transmission de la maladie. En effet, le système racinaire des platanes est continu et s’entremêle. Les racines sont immergées dans l’eau et exposées aux multiples blessures infligées par les bateaux qui s’amarrent aux rives et transportent des spores vers des arbres sains. Les vidanges répétées, le vent, les outils d’élagage, et les amarrages récurrents sont autant d’autres causes de la propagation de la maladie.

De plus, les symptômes ne sont pas immédiatement visibles. Le parasite ne s’attaque qu’aux platanes. Et trois à cinq ans suffisent à l’achever. Et le mal ne connaît aucun remède à ce jour.

15 foyers ont été recensés en 2008 entre Carcassonne et Béziers, 30 entre Castelnaudary et Agde en 2009, 62 en 2010 dans le même secteur.

C’est environ 80 à 90% des arbres qui auraient les racines contaminées…

© Canal du Midi

Un canal majestueux à l’avenir incertain

La coupe de ces centaines d’arbres pourrait être, à l’avenir, un désastre sur bien des points.

Tout d’abord, parce que le canal représente une réserve d’eau en saison sèche et abreuve plusieurs dizaines de milliers d’hectares de cultures. Les platanes, par la densité de leur feuillage, évitent l’évaporation de l’eau tandis que leurs racines consolident les berges.

De plus, 50.000 touristes naviguent chaque année sur le canal du Midi, dont 70 % d’étrangers. Il représente à lui seul 20 % du trafic fluvial touristique dans l’Hexagone. Sans parler des promeneurs, des randonneurs à pied, à vélo ou à cheval. Avec des retombées économiques d’environ 122 millions d’euros par an. Une manne pour la région.

Un chantier évalué à 200millions d’euros

Ce chantier d’abattage et de replantation représente un coût important. Profitant de sa venue à Villedubert, la ministre de l’Environnement va lancer un vaste mouvement de soutien pour recueillir les fonds nécessaires. La collecte devra être d’autant plus généreuse que le coût global du chantier s’élève à 200 millions d’euros (entre 3500 et 5000 euros par arbre déraciné et replanté) étalés sur plusieurs années. L’Etat, propriétaire de l’ouvrage, s’est engagé à verser 70 millions d’euros. Le reste devra être financé par les collectivités territoriales et par le mécénat privé.

Sources : Le Figaro et canalmidi.com

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