Quelques jours avant la17ème Conférence des Parties (COP-17) de la Convention-cadre de l’ONU sur le Changement climatique, le GIEC (Groupe intergouvernemental d’étude sur le climat) a dévoilé un résumé des conclusions du rapport spécial sur la gestion des risques de catastrophes et de phénomènes extrêmes pour les besoins de l’adaptation au changement climatique. Rapport complet qui sera, lui, rendu public en février 2012.
Avec l’appui de 220 scientifiques, le rapport émis le 18 novembre 2011, montre bien une augmentation inévitable de la température moyenne pour les prochaines décennies ainsi que l’évolution des phénomènes climatiques extrêmes dans certaines régions du globe.
Ce résumé, destiné avant tout aux décideurs politiques, pointe du doigt l’importance d’anticiper les risques face à un climat en évolution. Il montre également l’importance de l’aménagement des territoires vis à vis de populations vulnérables et inégales face aux risques.
(Ce résumé est disponible aux adresses http://ipcc-wg2.gov/SREX et http://www.ipcc.ch).
La prévention et la gestion des risques : deux mesures clés pour sauver les populations
Rajendra Pachauri, Président du GIEC, a déclaré «Ce résumé destiné aux décideurs donne un aperçu de la manière dont la gestion des risques de catastrophes et l’adaptation aux changements climatiques peuvent aider les populations vulnérables à mieux faire face à un climat en évolution dans un monde caractérisé par les inégalités.»
«Il souligne aussi la complexité et la diversité des facteurs qui déterminent la vulnérabilité des êtres humains face aux extrêmes: alors que pour certaines communautés et certains pays ces facteurs peuvent se muer en catastrophe, pour d’autres la situation peut être moins grave», a-t-il ajouté.
L’évolution des phénomènes climatiques extrêmes
Des périodes de sécheresse probablement plus longues et plus intenses
Qin Dahe, coprésident du Groupe de travail I du GIEC, responsable avec le Groupe de travail II de la préparation et de la rédaction du rapport, a déclaré que l’on pouvait «affirmer avec un degré de confiance élevé que les maxima et les minima quotidiens de température ont augmenté à l’échelle du globe en raison de l’accroissement des concentrations de gaz à effet de serre».
«Dans certaines régions on constate une évolution des phénomènes extrêmes, par exemple des sécheresses plus longues et plus intenses, mais un degré de confiance moyen s’attache à ces constatations, selon le rapport, en raison du manque d’observations directes et parce que les analyses scientifiques disponibles dans ce domaine ne concordent pas. Quant aux prévisions concernant l’évolution de l’intensité, de la fréquence et de la durée des cyclones tropicaux dans une perspective à long terme, le degré de confiance qui s’y rattache est assurément faible», a-t-il ajouté.
Des jours de canicule certainement plus chauds et plus fréquents
Pour ce qui est de l’avenir, le rapport conclut qu’il est pratiquement certain qu’à l’échelle du globe, les jours de canicule deviendront encore plus chauds et seront plus fréquents. «Pour un scénario d’émissions élevé, il est probable que la fréquence des jours de canicule sera multipliée par 10 dans la plupart des régions du monde», a affirmé Thomas Stocker, l’autre coprésident du Groupe detravail I du GIEC.
«De la même manière, les fortes précipitations seront plus fréquentes et la vitesse des vents associés aux cyclones tropicaux augmentera alors que le nombre de cyclones sera probablement constant ou en diminution.»
Diminution des risques : de nombreuses solutions pas encore mises en place
«De nombreuses solutions s’offrent cependant à nous pour diminuer les risques. Certaines ont été mises en œuvre mais beaucoup ne l’ont pas été. Les meilleures sont celles qui sont susceptibles de procurer des avantages pour un large éventail de scénarios de changement climatique», a déclaré Vicente Barros, coprésident du Groupe de travail II.
«Nous espérons que ce rapport constituera une solide référence scientifique pour ceux qui seront amenés à prendre des décisions en matière d’infrastructures, d’urbanisme, de santé publique et d’assurance, ainsi que pour la planification de la gestion des risques de catastrophes – tant au niveau des collectivités locales qu’à l’échelle internationale», a ajouté Christopher Field, l’autre coprésident du Groupe de travail II.
« Plus on attendra pour mettre en place ces mesures, plus elles coûteront cher et moins elles seront efficaces », concluent les experts.
Durban : le devenir du Protocole de Kyoto
La 17ème Conférence des Parties (COP-17) de la Convention-cadre de l’ONU sur le Changement climatique se tiendra du 28 novembre au 9 décembre prochain à Durban, en Afrique du Sud. Elle rassemblera des milliers de délégués qui mesureront ensemble les progrès accomplis depuis la Conférence de Cancún au Mexique. Ils tenteront également d’arriver à un accord sur le devenir du Protocole de Kyoto.
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