Passé quasiment inaperçu ce documentaire vaut la peine que l’on s’y penche.
Samsara est un film sans paroles où la musique est le seul élément sonore sublimant les images grandioses et dérangeantes qui y sont proposées.
Il débute par des paysages magistraux avec une dimension spirituelle de part les images et la musique qui l’accompagne. La nature est présentée dans toute sa force et sa grandeur, les plans de ces paysages ou architectures naturelles sont juxtaposés à ceux d’architectures érigées par l’Homme: cathédrales, temples, monastères.
Cette ode à la beauté, semble presque trop apaisante, et l’idée de rester 1h30 devant cette histoire sans paroles peut sembler ennuyeuse.
Et là où réside la force du film est ce moment où tout bascule, où l’on assiste à un instant si étrange que l’on se demande ce que l’on fait dans cette salle de cinéma!
Bande-annonce en fin d’article !
S’en suit une critique, par des images de plus en plus fortes, de notre société. On ne peut qu’être marqué par ces visages qui fixent la caméra, ces yeux qui vous regardent VOUS qui êtes assis dans votre siège et viennent directement vous chercher. La beauté est variée et présente partout; les émotions sont universelles: la joie, la peur, la tristesse, le désespoir, le désir.
Devant ces visages d’enfants travaillant dans une décharge, on ne peut s’empêcher de penser que, malgré ce qu’en disent les droits de l’Homme, on ne nait pas tous égaux !
Un voyage au quatre coins du monde, reflet des inégalités et des aberrations de nos sociétés où la surconsommation côtoie la survie, la richesse côtoie la pauvreté, le luxe côtoie les bidonvilles: tout simplement indécent !
Selon moi ce film fonctionne par l’intelligence de ses enchainements: une image vous fait penser à un sujet qui est directement abordé dans les images suivantes. J’ai rarement autant eu de pensées et d’analyses en regardant un film sans que cela ne m’empêche de l’apprécier ou m’en fasse sortir. Et l’on comprend que cela est rendu possible justement grâce à cette absence de paroles.
Contrairement à d’autres documentaires du genre, tels que Le Syndrôme du Titanic de Nicolas Hulot pour ne pas le citer, ce film n’est pas trop lourd même s’il aborde des sujets très sérieux nous faisant réfléchir à la vie en général.
Il est clair que Samsara, comme tout autre film, ne peut aller chercher tout le monde à en croire les critiques des Inrockutibles « Conflit moral peu original et jolies images creuses pour ce fade dépliant touristique sur les beautés de l’Himalaya » ou de Télérama « Une sorte d’espéranto esthétique qui banalise tout, jusqu’à la moindre émotion. » .
Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’ils n’ont pas su saisir l’essence du film. Pour moi il s’agit d’un reflet de notre société: tout ce qui y va mal mais également tout ce qui y est beau !
Un film qui a une grande portée sociale, environnementale et humaine.
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Synopsis: La roue de la vie tourne de plus en plus rapidement, peu importe dans quel pays ou continent se trouve l’être humain. La modernité a bouleversé l’architecture, le travail à la chaîne joue un nouveau rôle au sein de l’alimentation et des produits de consommation, les villes s’activent comme des fourmilières, la beauté du corps a été érigée en forme d’art et un sentiment d’aliénation se fait ressentir. La grandeur de l’Homme est perceptible, modelant les civilisations et les cultures, les rituels religieux et païens, célébrant sont évolution et celle de la Terre.
Réalisateurs: Ron Fricke et Mark Magidson qui ne sont pas à leur 1er coup d’essai, puisqu’ils avaient déjà sorti un film du genre avec BARAKA
Bande annonce: Bande-annonce-Samsara