J’ai beau être basque de coeur (et de gènes) il faut être honnête, il ne fait pas toujours beau en Euskal Herria! Mais le temps gris, voire pluvieux, qui nous prive d’une bonne après-midi plage, est en revanche idéal pour enfin aller visiter la Cité de l’Océan à Biarritz .
envi2bio avait parlé de ce nouveau lieu culturel lors de son inauguration dans le cadre du projet Biarritz Océan mais n’avait pas encore eu l’occasion de le visiter. Voici chose faite ! Découvrez ma vision de ce lieu dans cet article avec photos !
1. L’accès
Bien indiqué par les panneaux de signalisation et visible de la route départementale allant vers Bidart, la cité est idéalement placée et desservie par le bus. On notera cependant l’absence de supports à vélos pour nos amis les cyclistes!
Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite ainsi qu’aux malentendants.
2. Le bâtiment
En forme de vague, il se fond complètement dans le paysage avec l’océan en arrière plan: un bel exploit en soit. (ici la photo est l’arriere du bâtiment). En revanche, et cela faisait partie des points négatifs évoqués par les opposants, le bâtiment est loin d’être « écoconçu » : du béton et encore du béton. Cela est bien regrettable sachant l’argent investis dans ce lieu, dont la structure même, devrait être un exemple dans le domaine de la construction écologique.
3. Le lieu d’exposition
Immense ! A s’y perdre, mais on aime !
Pour y avoir passé plus de 3 heures, je peux vous dire que vous pourrez aller le visiter plusieurs fois avant d’en avoir fait le tour à fond.
L’espace s’explore à votre guise ,puisque qu’il n’y a pas de sens de visite, vous laissant ainsi une vague de liberté.
En revanche le concept de type « open space » rend certaines vidéos/animations inaudibles en raison de la proximité des autres stations aux alentours. J’ai, ainsi, dû laisser à l’abandon toute la partie sur la terre avec le globe terrestre qui pourtant avait l’air fort intéressante, pour ces raisons.
Je pense qu’une visite hors saison vous éviterait ces désagréments.
4. Les thèmes abordés
De la naissance des océans aux pôles, il y a de quoi faire !
Des nombreux textes et vidéos à lire et découvrir, j’ai appris certaines choses, mais il me semble que le discours et les explications ne sont pas à la portée de tous et surtout pas à celle des enfants.
Le bathyscaphe ainsi que le navire pour le sauvetage en mer sont, aussi impressionnants et magnifiques, que pauvres sur le plan pédagogique et ne tiennent pas leurs promesses. Je n’ai vraiment pas compris ce gâchis …
Malgré ces 14 « univers » à explorer, certains thèmes ne sont jamais évoqués tels que la pollution des océans, la perte de biodiversité et l’impact de l’homme sur cet environnement fragile. Il est également, dommageable de ne trouver aucune « vie » sur les lieux, tout y étant artificiel. Suggestion: ajouter un peu d’eau à quelques endroits !!
Les estivants devraient, également, être sensibilisés aux risques qu’ils peuvent encourir sur les plages qu’ils fréquentent le reste de leur séjour et les attitudes écoresponsables qu’ils peuvent y adopter.
La cité aurait été pourtant, à mon sens, l’endroit idéal pour faire cette sensibilisation à l’environnement et au milieu marin. Tel devrait être son objectif pédagogique !Â
On peut également regretter le fait que la cité ne profite pas de son cadre en aménageant un jardin pédagogique menant à la mer ou en proposant un poste d’observation sur leur toit afin de profiter des lieux les jours de beau temps (oui, il y en a! )
Et le surf dans tout ça?
Il s’agit du grand oublié de ce qui, initialement, aurait dû être la cité de l’océan et du surf! Un comble, vous avouerez, pour LA ville du surf, qui, depuis plus de 40 ans, attire les plus grands noms de la discipline !
On peut donc comprendre la colère des surfeurs lors de la finalisation du projet sans eux ! Je vous invite à lire, à ce sujet, cet article écrit lors de l’inauguration de la cité … édifiant !
5. L’animation
C’est là où le bas blesse…
Pardonnez, mais je ne peux le dire autrement, les animations auxquelles j’ai assistées étaient plus que médiocres et cela sans doute en grande partie en raison d’un animateur peu compétent.
Je me permets de tels propos car l’animation fait partie intégrante de mon métier et le jeune homme en question n’était ni érudit, ni drôle, ni professionnel. Il ne connaissait pas son sujet et nous faisait valoir sa pseudo science mais quand il s’agissait d’aller plus profondément dans le sujet? Mayday !
L’animation scientifique n’est pas un petit boulot qui peut être fait sans qualifications par des « acteurs », mais il demande de réelles compétences en communication, techniques d’animations, sciences et du professionnalisme (qualités d’un médiateur en environnement / développement durable ).
A en croire d’autres échos, ce ne serait finalement pas que « mon » animateur mais l’ensemble des animateurs qui manquent de compétences. Pour une structure à vocation pédagogique, il s’agit d’une sérieuse erreur de casting vous avouerez.
6. La technologie
Omniprésente, elle rend l’exposition assez interactive.
On peut regretter, qu’il n’y ait que des écrans et tablettes tactiles. En effet les personnes font l’effort de sortir de chez eux, de se décoller de leurs écrans et autres téléphones pour s’y retrouver replongé instantanément dès la porte la cité passée.
Pourquoi aucun matériel pédagogique et ludique ou jeux notamment pour les enfants, leur permettant ainsi de manipuler des objets et être plus acteurs que spectacteurs ? ( Fred et Jamie vous nous manquez déjà !)
7. La boutique
La présence de beaux livres sur l’océan et le surf est très appréciée. De même que des jeux écoresponsables notamment de la marque Bioviva !
Plutôt satisfaite, je regarde, alors, la provenance de certains produits tels que les éponges: Made in China!  Horreur, malheur !!!
Il est, en effet, bien malheureux de trouver ce type de produits dans de tels  lieux qui devraient être des modèles et présenter uniquement des produits locaux, éthiques et écoresponsables. Vilaine erreur !
En résumé
J’ai aimé:
- l’ouverture nocturne jusqu’Ã minuit en haute saison
- l’immense structure en forme de baleine racontant l’évolution de la vie marine
- la fréquence importante des animations et vidéos permettant de voir le maximum de choses en optimisant son temps
- les animations de mauvaises qualités
- la fausse 3D du bathyscaphe
- le bruit diffus empêchant l’écoute de certaines vidéos
- l’absence de sensibilisation à la protection de l’environnement marin
Et vous? Qu’en avez-vous pensé?
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Merci Anne d’avoir effectué cette analyse objective. Je suis tout à fait en phase avec le contenu de ton article. Pour info je fais part d’un article qui a paru an août 2013 sur le « Journal du Pays Basque ». Beaucoup de choses sont donc à revoir pour que le potentiel de cette Cité soit exploité plus efficacement. Ce n’est pas gagné…mais pas perdu non plus! Marie Andrée Saint-Esteben