Carnet de voyage de Nicolas: Sénégal

Nicolas est rentré de son tour du monde il y a plus d’un an déjà. Cependant, piqué par le virus des voyages, il rêve toujours d’évasion. Alors dès que l’occasion se présente, il part à la recherche de nouvelles découvertes: de pays, de culture, de personnes. Et nous régale toujours de ses textes poétiques et de ses photos humanistes, pour notre plus grand plaisir !  

carnet-voyage-senegal-NicolasLà, comme un havre de paix fusionnant avec l’Atlantique, se promènent les boubous lumineux et les peaux ébènes. Silhouettes longilignes et le regard fier, le peuple sénégalais se tournent vers les océans et les mers. Sur le sable de M’bour, les frêles jambes des enfants souriants chevauchent les esquifs échouées, les détritus ensablés et les cadavres de poissons échappés des filets abandonnés. Jusqu’à perte de vue, les pirogues de bois colorées somnolent le temps d’une nuit après avoir bravées les tumultes iodées, bercées par les vagues et les écumes salées. Les nobles pêcheurs courbent l’échine et traînent leur butin jusqu’aux étals odorants des marchés, où étincellent les écailles et les coquillages extirpés des abîmes bleutées. Assises sur de vieilles caisses en bois vermoulus, les femmes, drapées de lumières, échangent leur trésor contre des pièces et des billets. Ici, on vend comme on sourit, au milieu des chants et des cris, des fragrances issues de l’océan, des chèvres, des arômes et des fruits.

Plus loin, les phares disparaissent et les baobabs se dressent. Au cœur de la brousse, les ânes et les zébus éventrent la terre. Les petites cases s’entassent et les pioches remplacent les cannes à pêche. Sous le soleil à son zénith, le mil et le manioc s’entassent dans les charrettes. Et commencent la danse des dames, enfants sur le dos, panier sur la tête ; débutent le labeur des hommes, dans la faune hostile, dans les terres arides frappées par la sécheresse. Au centre du village, les habits multicolores pendent comme des bannières. Et les pieds nus d’enfants ingénus soulèvent les nuages de poussières. On joue avec des branches, on court après les poules, on s’amuse avec un ballon ou on lutte avec pour rêve de devenir un champion. Les écoles aux murs délabrés sont abandonnées l’espace d’un été mais on apprend encore et toujours, le travail des champs, la cuisine et comment survivre en communauté.

Dans les villes branchées sur courant alternatif, les échoppes et les fœtus de maisons poussent comme des champignons dans les forêts. On rafistole, on coud, on soude le long de l’asphalte et des nids de poules. Les vieilles voitures venues d’occident renaissent comme des phœnix bruyants. Les taxis, aux pare-brises éclatés roulent et chassent le client comme des vieux prédateur balafrés. Quand le cuisant soleil disparaît, le clair de lune réverbèrent les ruelles sombres et animées. On y boit le thé entre amis assis devant les portes toujours ouvertes d’où s’échappent le parfum de riz, des piments et des poissons grillés. Les mosquées sonnent l’heure de la piété. Les tapis embrassent alors la terre et, ensemble, on commence à prier.

Le Sénégal, pays de la croyance, de la foi et des marabouts. Pays de la sorcellerie, de la magie et des vieilles légendes oubliées. Séné-cigale, pays où fourmillent les indolents qui se contente de vivre avec le sourire, où le présent triomphe du futur, où la musique et la danse recouvre aisément les plaintes issues des lendemains incertains.

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8 réponses à “Carnet de voyage de Nicolas: Sénégal

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