Une occasion de s’instruire et s’indigner à ne pas manquer ce soir sur Arte à 20h50!
Diffusé en France en Mai dernier, le documentaire de Denis Delestrac, produit par InformAction, « Sable, enquête sur une disparition », est l’un des meilleurs qu’il nous ai été donné de voir !
L’été approche, la saison où l’on profite le plus de la plage, de la mer et donc du sable chaud. Seulement ce sable qui pour nous évoque l’évasion, le soleil et le bonheur est surexploité, transporté, transformé et tout cela dans le plus grand silence afin de ne pas trop éveiller les consciences.
Véritable travail d’investigation, ce documentaire, plusieurs fois primés, vous emmènera de Bombay à la Bretagne en passant par Dubaï, Tanger ou les Maldives.L’enquête vous fera rencontrer entrepreneurs, contrebandiers mais aussi écologistes et populations qui ont compris l’urgence des enjeux face à l’exploitation de cette ressource vitale.
En effet, le sable est la DEUXIEME ressource naturelle exploitée après l’eau ! Il est utilisé dans un grand nombre d’objets de notre quotidien (ordinateurs, cartes bancaires, cosmétiques, téléphones mobiles).
Nécessaire en grande quantité, notamment dans le milieu de la construction, un véritable pillage a lieu dans certaines partie du globe avec une « mafia du sable » où, des personnes peu scrupuleuses, emploient des locaux payés une bouchée de pain, afin d’aller chercher cet or en grain. Cette surexploitation entraine, bien entendu, une raréfaction de cette ressources vitale.
Il ne faut pas oublier que le sable est le produit de l’érosion des roches ou des coraux et que ce processus prend des centaines voir des milliers d’années, il ne s’agit donc pas d’une ressource inépuisable et il paraît essentiel de prendre des mesures dès aujourd’hui afin, non seulement, d’en réglementer l’exploitation mais surtout de lutter contre la contrebande.
De plus, les changements climatiques, via la hausse du niveau marin et l’érosion des côtes, entraine déjà la disparition de certaines plages du monde avec les conséquences écologiques, économiques et sociales que cela représente. Pire, ce sont même des îles entières, qui ne sont plus protégées par le sable et sont amenées à disparaître sous l’appétit de l’océan, faisant même des réfugiés climatiques.
Le plus de ce documentaire, est également de dévoiler quelques solutions et montrer la lutte de certaines populations locales afin d’égayer quelque peu le tableau.
Et quelle fierté de voir apparaître à la fin du générique le nom de ma grande amie Virginie qui a participé à cette aventure !
Un drame écologique a révéler au plus grand nombre et ce combat s’ajoute à la longue listes des conflits écologiques à mener dès à présent.
Alors la guerre du sable aura-t-elle lieu?
Autres infos sur le film:
On le trouve dans le béton, qui alimente, au rythme de deux tonnes par an et par être humain, un boom immobilier ininterrompu. Mais aussi dans les puces électroniques, le papier, le plastique, les peintures, les détergents, les cosmétiques… Ce sable que nous aimons fouler du pied ou laisser filer entre nos doigts s’est glissé à notre insu dans tous les interstices de notre quotidien. L’industrie le consomme en quantités croissantes, plus encore que le pétrole. Peut-être parce que, contrairement à l’or noir, cette matière première perçue comme inépuisable est restée à ce jour pratiquement gratuite. Alors que le sable des déserts est impropre à la construction, les groupes du bâtiment ont longtemps exploité les rivières et les carrières. Puis ils se sont tournés vers la mer, provoquant ce qui est en train de devenir une véritable bombe écologique.
Car le sable joue un rôle essentiel dans la protection des côtes et l’équilibre des écosystèmes marins. Les conséquences de cette surexploitation apparaissent peu à peu au grand jour. Petit à petit, les appétits économiques ont grignoté au moins 75 % des plages du monde, et englouti des îles entières, en Indonésie et aux Maldives, tandis que Singapour ou Dubaï ne cessaient d’étendre leur territoire en important, parfois frauduleusement, du sable. Disparition des poissons, impact aggravé de l’érosion et des tempêtes, bords de mer devenus lunaires … : face aux timides régulations adoptées pour tenter de limiter le pillage, la « ruée vers le sable » s’est en réalité accélérée, sous l’égide de grandes entreprises multinationales et de mafias locales.
Marchands de sable
Par le biais d’une investigation méticuleuse, Denis Delestrac parvient à montrer une réalité connue jusqu’ici des seuls spécialistes scientifiques et défenseurs de l’environnement, mais aussi des professionnels des travaux publics – dont les explications accompagnent de saisissantes séquences tournées dans le monde entier. Ici, ce sont les « petites mains » des trafiquants de sable, qui prélèvent leur butin, au vu et au su de tous, sur les plages de Tanger ou en plongeant dans l’eau transparente des Maldives, tandis que des marchands de sable réunis en congrès spéculent sur les juteux profits qu’ils vont engranger, grâce à une ressource qui appartient à tous. Là, c’est l’État de Floride, qui, à grand renfort de dragueuses offshore et de bulldozers, renfloue ses plages en voie de disparition, contribuant ainsi à déséquilibrer davantage l’écosystème maritime qui a fait sa renommée touristique. De leur côté, les élus et la population des Côtes d’Armor, en Bretagne, se mobilisent contre un nouveau projet de dragage. Une exception. S’il n’est pas trop tard pour agir, plaident les chercheurs et les militants écologistes, l’opinion publique, dont le soutien est indispensable pour infléchir la tendance, reste largement inconsciente du phénomène.
A revoir sur Arte+7 durant une semaine.
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