« Plus rien » est une chanson du groupe québécois Les Cowboys fringants issue d’un de leur très nombreux albums La Grand-Messe.
Ce groupe rock/folk/country est à la fois engagé et engageant ! En effet, depuis plusieurs années, son implication dans les luttes environnementales et sociales, au Québec, est réelle. Preuve en est, la naissance en 2006 de leur fondation mettant la musique au service de l’environnement et également impliquée dans le Jour de la Terre et la mission Un Arbre pour Tous.
« Plus Rien » se veut une chanson d’anticipation avec un texte fort portant sur la fin du règne humain sur Terre. Cette chanson évoque le désastre écologique causée par notre civilisation consumériste ainsi que ses dérives industrielles et financières des derniers siècles.
Réchauffement climatique, désertification des campagnes, appropriation et commerce des ressources vitales et naturelles, tout y passe !
Lisez la suite pour savoir comment est née cette chanson, l’écouter et lire ses paroles !
Naissance de « Plus Rien » (issue du site internet des Cowboys Fringants)
« C’est en revenant d’une conférence d’Hubert Reeves à Châteauguay qu’a commencé à germer l’idée de la chanson Plus rien. L’astrophysicien avait commencé sa présentation en disant quelque chose du genre : « (…) dans l’histoire de la planète terre, il y a eu cinq extinctions majeures (celle qu’on connaît le plus est celle des dinosaures) et elles ont toutes été la conséquence de phénomènes naturels (météorites, changements de température, etc…). La sixième extinction pourrait bien être celle de l’être humain. Et ce sera la première fois qu’une espèce sera directement responsable de son extinction (…) ».
J’étais dans ma voiture avec Jérôme et je réfléchissais à tout ça. Même si ce sont des hypothèses, je ne sais pas pourquoi mais j’ai plus tendance à croire les prévisions environnementales d’un Hubert Reeves que celles de Georges W. Bush, Paul Martin ou autres PDG de multinationales. Je lui ai alors dit qu’il fallait absolument faire une chanson à ce sujet. C’est resté là.
Quelques jours plus tard, j’ai pensé écrire un texte dont le narrateur serait le dernier humain de la terre.
Dans la chanson, il exprimerait son grand désarroi face à la catastrophe qui n’a pu être évitée, tout en relatant les faits historiques hypothétiques qui ont conduit à cette catastrophe. Je trouvais l’idée excellente !
Tellement que j’ai composé la chanson en une heure. Quand je l’ai fait écouter aux autres, ils étaient bouche bée. Ils disaient que c’était très beau mais aussi très sombre. Moi, j’étais tellement excité que je n’avais pas vu à quel point le texte était dramatique. C’est quelques jours plus tard que je me suis rendu compte de la lourdeur du récit. «
Pour le vrai clip officiel ayant reçu un prix cliquez ici
Il ne reste que quelques minutes à ma vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maint’nant le dernier humain de la Terre
On m’a décrit jadis, quand j’étais un enfant
Ce qu’avait l’air le monde il y a très très longtemps
Quand vivaient les parents de mon arrière grand-père
Et qu’il tombait encore de la neige en hiver
En ces temps on vivait au rythme des saisons
Et la fin des étés apportait la moisson
Une eau pure et limpide coulait dans les ruisseaux
Où venaient s’abreuver chevreuils et orignaux
Mais moi je n’ai vu qu’une planète désolante
Paysages lunaires et chaleur suffocante
Et tous mes amis mourir par la soif ou la faim
Comme tombent les mouches…
Jusqu’à c’qu’il n’y ait plus rien…
Plus rien…
Plus rien…
Il ne reste que quelques minutes à ma vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maint’nant le dernier humain de la Terre
Tout ça a commencé il y a plusieurs années
Alors que mes ancêtres étaient obnubilés
Par des bouts de papier que l’on appelait argent
Qui rendaient certains hommes vraiment riches et puissants
Et ces nouveaux dieux ne reculant devant rien
Étaient prêts à tout pour arriver à leur fins
Pour s’enrichir encore ils ont rasé la Terre
Pollué l’air ambiant et tari les rivières
Mais au bout de cent ans des gens se sont levés
Et les ont averti qu’il fallait tout stopper
Mais ils n’ont pas compris cette sage prophétie
Ces hommes là ne parlaient qu’en termes de profits
C’est des années plus tard qu’ils ont vu le non-sens
Dans la panique ont déclaré l’état d’urgence
Quand tous les océans ont englouti les îles
Et que les innondations ont frappé les grandes villes
Et par la suite pendant toute une décennie
Ce fut les ouragans et puis les incendies
Les tremblements de terre et la grande séch’resse
Partout sur les visages on lisait la détresse
Les gens ont dû se battre contre les pandémies
Décimés par millions par d’atroces maladies
Puis les autres sont morts par la soif ou la faim
Comme tombent les mouches…
Jusqu’à c’qu’il n’y ai plus rien…
Plus rien…
Plus rien…
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maintenant le dernier humain de la terre
Au fond l’intelligence qu’on nous avait donnée
N’aura été qu’un beau cadeau empoisonné
Car il ne reste que quelques minutes à la vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Je ne peux plus marcher, j’ai peine à respirer
Adieu l’humanité… Adieu l’humanité…
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